Démarche artistique

 

C’est sur les chemins de randonnée que se révèle mon goût de l’errance et de l'exploration. Mes terrains de prédilection sont les forêts et les côtes bretonnes. Dans mon sac à dos, un matériel simple à transporter : carnet de croquis, crayons, des stylos encre, appareil photo.

 

De retour à l’atelier avec esquisses, photos: arbres, sous-bois, écumes, rochers, je compose avec les lignes, les lumières, la pénombre. Je cherche à m'inspirer de la vision originelle sans l'illustrer. J’y inclus de nouvelles sensations, des détails invisibles, des tonalités et des impressions plus intérieures. J’opère un focus en choisissant un cadrage resserré pour rentrer au cœur de la matière.

N'étant ni scientifique, ni botaniste, mon propos n'est pas de reproduire la forêt, les arbres avec un souci de réalisme. Ma démarche tente de mettre l'arbre au centre de l'imaginaire. Je laisse la porte ouverte aux interprétations. Libre à chaque spectateur, à chaque promeneur, de chercher ce qui se cache dans la pénombre d'un feuillage, d'imaginer le lieu où  trouver cette forêt, d'inventer des histoires qui pourraient s'y rattacher.

Avec un travail au trait, s’apparentant à celui d'un graveur, je pars à la recherche de l’insondable, de l’impénétrable, de l’invisible. Je gratte le papier comme si je fouillais la matière pour m’enfoncer dans la pénombre des feuillages, me glisser dans les interstices des rochers.

Le noir, la lumière, la pénombre sont mes médiums de prédilection. Ils me permettent de me détacher peu à peu de la réalité observée pour pénétrer dans un univers plus imaginaire, aux accents celtiques.

     

            

Plus le noir devient profond sur le papier, plus la pénombre envahit la page et plus se révèlent des secrets cachés, des trésors enfouis au cœur d’un feuillage, d’une écorce ou d’une faille de rocher.

                                                

 

Cette quête n’est jamais terminée et tente de construire une esthétique de l’inachevé.

En Novembre 2023, la tempête Ciaràn m'a éclairé sur des paradoxes qui inconsciemment animent mon travail depuis le début: verticalité et horizontalité; luminosité et pénombre; force et fragilité; vie souterraine et aérienne; et enfin, évidence et mystère.

A un moment où l'écologie et la préservation de la planète occupent nos esprits de plus en plus intensément,   j'ai le sentiment de faire, modestement, oeuvre militante en mettant en lumière ces compagnons sylvestres.